Profitez-en, après celui là c'est fini

Le livre numérique

janvier 25th, 2011 Posted in Interactivité, publication électronique

Regards sur le numérique m’a fait l’honneur de m’inviter à participer à un débat sur l’avenir du livre. En relisant ma contribution, je suis assez étonné de son caractère plutôt négatif. Mon texte se concluait par quelques questions taquines et un peu réactionnaires :

Va-t-on réussir à convaincre les lecteurs que le progrès, c’est que les livres fonctionnent avec des piles ? Que le progrès, ce sont des livres qui peuvent s’évaporer si un ayant-droit ou une personne diffamée gagne son procès ? Des livres qui ne fonctionnent plus lorsque la société qui gère leurs DRM met la clef sous la porte ? Des livres dont le contenu peut être modifié à distance ? Restera-t-il des gens pour lire, au fait ? Comme tout le monde, j’attends de voir.

Je ne renie pas mes mots, mais je pense que dois développer un peu mon avis ici.

Pour commencer, je suis loin de méconnaître tout ce que le livre numérique apporte de bon. Pouvoir emmener les œuvres complètes de Shakespeare, la totalité des textes de loi ou une encyclopédie sur un support matériel de quelques grammes, constitue un progrès évident et peut changer l’existence des universitaires en vacances, notamment. Que le livre puisse être actif, interactif, jouable, « augmenté », que l’on puisse l’annoter, effectuer des recherches rapides, tout ça me semble bien entendu très prometteur. Par ailleurs, de nombreux documents gagneront à ne plus être de lourds livres de papier : les livres utilitaires qui se démodent, les ouvrages scolaires qui se périment ou qui ont vocation à être complétés ou modifiés chaque année, mais aussi toute une partie de la presse, les catalogues commerciaux, etc.

La plupart de ces questions ont déjà été posées il y a quinze ou vingt ans avec le cd-rom et continuent d’ailleurs d’être pensées, parfois par les mêmes personnes, comme par exemple Étienne Mineur au sein des éditions volumiques, ou dans un tout autre genre François Bon avec Publie.net. J’ajoute la vision à la fois enthousiaste et pragmatique de Frédéric Kaplan, qui a lui aussi répondu à RSLN et développe son avis sur son site. On peut en fait faire remonter les réflexions sur le sujet à Vannevar Bush et son célèbre article As we may think, paru en 1945, qui prévoyait l’hypertexte et la mise en réseau du savoir, entre autres.
Il y a énormément de choses formidables à tirer du livre numérique, c’est une évidence. Mais cela ne va pas sans dangers.

En 2000 est sorti le cd-rom Moments de Jean-Jacques Rousseau, par Jean-Louis Boissier chez Gallimard. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de travaux qui se rapportent à la question du livre numérique, mais je le connais bien puisque j’ai travaillé des années dessus, principalement pour programmer toute la partie relative aux textes. Ce cd-rom contient en effet l’intégralité des Confessions et des Rêveries du promeneur solitaire, dans une pagination identique à celle de l’édition de la Pléiade, mais avec un choix de typographie adapté à la lecture à l’écran dans une résolution de 640×480 pixels (deux fois moins de pixels que dans un écran d’iPhone !) et en 256 couleurs. Pour ce cd-rom, il a fallu inventer pas mal de choses : un système de feuilletage simple, agréable à utiliser et adapté au support, un système de recherche et de navigation entre les pages. Et je ne mentionne que la question des textes, qui est un peu « invisible » — au sens où elle n’avait pas vocation à ce que les gens la remarquent mais plutôt à être utilisée —, la partie « spectaculaire » du cd-rom se situait dans le rapport texte-image, dans les séquences de film interactif qui accompagnent les textes et dans la circulation entre les séquences.

Je suis extrèmement attaché à cette œuvre, donc. Mais onze ans après sa sortie, onze ans seulement, je constate que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Si le contenu artistique du cd-rom n’a pas vieilli d’un pouce, la technologie qui a servi à le réaliser et à le diffuser est en voie d’obsolescence. Aujourd’hui, si j’insère ce cd-rom dans un Macintosh — dans un des Macintoshs qui sont encore équipés de lecteurs de cd-roms —, il ne fonctionnera pas, car depuis 2000, Apple a effectué plusieurs changements majeurs de système d’exploitation qui ont peu à peu rendu incompatibles les anciennes applications. Le logiciel Director, qui avait servi à réaliser le cd-rom, a connu des remous lui aussi : racheté par Adobe qui a envisagé de l’abandonner purement et simplement, il a finalement été entièrement réécrit par une équipe restreinte. Une mise à jour des cd-roms réalisés il y a dix ans dans le but de les adapter aux configurations actuelles est possible en théorie, mais s’avère plutôt complexe en pratique. Nous y travaillons, d’autant que le tricentenaire de Jean-Jacques Rousseau approche à grands pas, mais que sera l’avenir ? La dernière version de Director est sortie il y a trois ans et ciblait précisément les gens comme moi qui ont travaillé des années avec ce logiciel et qui ont besoin de ses mises à jour non plus pour créer de nouveaux contenus mais pour conserver ceux qui existent déjà. Il est probable que ce sera l’ultime version de ce logiciel.
Nous nous trouvons dans une situation très pénible où un contenu pertinent, franchement réussi, qui a occupé une équipe pendant des années, risque un jour d’être totalement inexploitable, ce qui finira par en faire une pièce de musée, à montrer sur des ordinateurs de musées. Mais ce n’est pas le pire cas, puisqu’au moins, nous faisons notre possible pour continuer de faire exister ce travail. On ne peut pas en dire autant des nombreux cd-roms parfois très passionnants qui sont sortis chez Voyager, Montparnasse multimédia, Index plus, Hyptique et autres, mais qui pour diverses raisons n’ont pas été mis à jour et ne pourraient même pas l’avoir été, notamment ceux qui ont été réalisés avec les logiciels Hypercard ou Authorware, abandonnés depuis bien longtemps. Et je ne parle pas des cd-roms qui embarquaient une technologie quelconque d’anti-piratage ou qui s’appuyaient sur des applications tierces non mises à jour ou des versions à présent obsolètes du lecteur Quicktime. Enfin ne rentrons pas trop dans les détails.

On le voit, les créations numériques peuvent être très fragiles dans le temps. C’est un constat paradoxal, puisque les données numériques sont réplicables de manière exacte et à l’infini. Tout est donc une question de formats, de standards, de protextions et de supports et, donc, de politique commerciale de la part des différents acteurs dans le domaine. bien sûr, on peut en tirer une première conclusion qui est que les formats « libres » sont les seuls valables, mais tout ne peut pas exister sous cette forme, je pense notamment aux livres « multimédia ». Produire un logiciel d’authoring (c’est le nom qu’on donne aux logiciels servant à réaliser des multimédias) du niveau de Macromedia Director est un peu hors de portée des développeurs bénévoles et passionnés du logiciel libre, qui, pour l’instant, n’ont jamais réussi à mettre au point ce type de logiciels ni même aucun système très fortement orienté « interface utilisateur ». Quelles qu’en soient les raisons profondes, il n’existe pour l’instant pas d’alternative aux logiciels commerciaux dans le domaine.

Les raisons de l’obsolescence des programmes informatiques ne sont pas toutes illégitimes, certains sauts technologiques souhaitables peuvent en être la cause directe, mais il n’en reste pas moins que le choix des outils est une question stratégique très préoccupante pour les créateurs et les diffuseurs de contenu. On ne peut pas placer ses billes dans une technologie, si excellente soit-elle, dont l’avenir commercial n’est pas certain. Il est difficile de voir clair dans l’avenir : même en se reposant sur les outils qui dominent le marché, on n’est jamais certain d’être à l’abri d’une trahison.

Un effet pervers des DRM (Digital Rights Management) : des morceaux de musique acquis le plus légalement du monde sont inutilisables après quelques mois, car leur verrouillage soupçonneux n’a pas prévu que mon disque dur tomberait en panne, me forçant à réinstaller plusieurs fois mon système d’exploitation et à renouveler mes licences, sans compter avec un éventuel dysfonctionnement passager du serveur qui gère mon droit à écouter le morceau protégé. La gestion numérique des droits d’utilisation des œuvres « immatérielles » prend un tour kafkaïen depuis que ces œuvres peuvent effectivement être immatérielles. Bientôt, la même chose pour le livre ?

Pire, l’étau se resserre, car avec les plate-formes actuelles, s’ajoutent des questions de politique commerciale pouvant avoir des répercussions très brutales. Si Android Market, Apple, Amazon ou Nintendo décident que telle application, tel texte ou tel jeu ne leur convient pas, ils peuvent empêcher sa diffusion sur leurs plate-formes ou même l’annuler après coup. Si, comme le dit Olivier Ertzscheid, « le web est (probablement) l’avenir du livre (numérique) », il convient de se rappeler qu’Internet est autant un lieu de diffusion formidable qu’un outil de verrouillage tout aussi puissant. On ne doit pas oublier l’affaire des livres numériques vendus par Amazon puis supprimés à distance chez les utilisateurs pour satisfaire les ayant-droits : cela se reproduira. Il arrivera qu’un livre politique soit subitement inaccessible car un jugement l’impose ou qu’un autre disparaisse car la société qui le diffuse ne souhaite pas voir son nom associé au contenu de l’ouvrage. Imaginez les pires catastrophes dans le domaine, et soyez certains que la réalité sera pire.

Tout le monde sait ce que je viens de raconter, bien sûr. Les jeux vidéo, les cd-roms multimédia, le cinéma, les vidéos numériques, sont fragiles dans le temps, oui, mais en même temps nous l’avons toujours su puisque ces médias s’appuient tous sur des dispositifs de lecture. Il a toujours fallu des projecteurs pour montrer des films, des ordinateurs ou des consoles pour jouer à des jeux vidéo, des tourne-disques pour écouter les disques, etc.

Mais avec le livre, nous nous attaquons à un support bien différent, extrêmement ancien, qui a accompagné les progrès de l’humanité et qui n’a jamais cessé de se perfectionner, depuis les tablettes d’argile il y a 5000 ans jusqu’à l’impression offset en passant par les papyrus et les rouleaux. Le livre a connu bien des évolutions mais, jusqu’à présent, il avait vocation à stocker, à conserver et à permettre l’accès un contenu sans imposer l’aide d’un dispositif de lecture extérieur et sans avoir besoin de piles. C’est un objet formidable.
Avant de l’abandonner, il n’est pas déraisonnable de réfléchir un peu à tout ce que nous risquons de perdre.

On me souffle ici et là que le livre numérique ne signe pas la fin du livre papier, mais je n’en suis pas certain, je pense au contraire qu’un grand nombre de nouveautés écrites, à l’avenir, sortiront uniquement sur support numérique et n’auront plus d’édition « tangible ». Cela ne concernera sans doute pas tous les livres, mais il est possible que l’on atteigne un jour un véritable point de non-retour pour des rayons entiers de librairie. Il est possible qu’un jour le papier ne concerne plus que les esthètes et les fétichistes prêts à payer plus cher pour un contenu qui ne brille même pas dans le noir, qui ne fait pas « coin-coin » quand on le secoue et qui ne contient pas de publicités qui connaissent notre prénom.
Je dois admettre que cette perspective me terrifie.

(Les illustrations de cet article sont des photogrammes issus de Fahrenheit 451, par François Truffaut, d’après Ray Bradbury. Lire aussi : Le livre électronique, publié il y a deux ans ; Le livre du futur est-il un livre ? publié l’an passé. Je me répète un peu, finalement)

  1. 18 Responses to “Le livre numérique”

  2. By Stéphane Deschamps on Jan 25, 2011

    J’abonde. Je voulais faire un commentaire intelligent mais je ne sais pas quoi dire que tu n’aies déjà dit. Donc, simplement, j’abonde dans ton sens.

  3. By Jean-no on Jan 25, 2011

    @Stéphane : je ne sais pas quoi te répondre, du coup :-)

  4. By Stéphane Deschamps on Jan 25, 2011

    Bin on va dire euh. C’est un peu un genre d’échec et mat à l’envers, finalement. :)

    Allez, je développe, alors. Je réfléchis au livre numérique depuis que j’entends que c’est génial, et je ne conteste pas l’usage (c’est chouette à manipuler, pratique etc.) mais définitivement, l’effacement de livres *légalement* achetés (1984, en plus, de tous les livres ; c’est un comble) est… effrayant, faute d’un meilleur terme.

  5. By _omr on Jan 25, 2011

    @Jean-no : tu les sais comme toi j’ai travaillé pendant des années avec Macromedia Director. Même si l’exaltation des explorateurs (des chercheurs) nous habitait, nous savions, toi comme moi, quand nous réalisions ces cédéroms et ces bornes interactives, que la pérennité de ceux-ci était tout de même illusoire (auparavant il y avaient déjà eu d’autres formats numériques qui étaient tombés dans l’oubli). C’est pour la même raison que je ne crois pas du tout aujourd’hui à la pérennité des applications spécifiques à une plateforme, un OS, etc. ( Un avis contraire au mien : Les livres vont-ils devenir des applications ?)
    Pour les formats « standards » qui sont apparus avec Web s’est différent. Le texte contenu dans un fichier HTML est lisible avec un simple éditeur de texte (d’ailleurs comme c’est encore de cette façon que je code la structure de mes pages aujourd’hui). En déshabillant le contenu d’un fichier HTML de ses balises, on dispose du texte d’origine. L’ePub actuel (sans DRM), s’il est loin d’être parfait, est (pour simplifier) un fichier ZIP qui contient plusieurs fichiers XHTML.
    Les fichiers HTML que j’ai crée en 1995 sont encore lisible ce qui ne doit pas être du tout le cas des applications Director beaucoup plus riche et multimédia que j’ai réalisé la même année.
    Reste le problème crucial de la conservation, de l’énergie et des systèmes nécessaires pour la lecture de ces fichiers.
    Le livre papier quand à lui a un grand avenir au moins pour les livres d’artistes (pour les United Dead Artists par exemple ;-) )

  6. By Jean-no on Jan 25, 2011

    @_omr : j’ai bossé avec des artistes dont certains sont comptent que leurs œuvres durent dans le temps, et quand l’œuvre c’est un cd-rom multimédia,…
    Les standards du web apportent une longévité aux travaux, c’est sûr, c’est ce que me disaient les artistes JoDi, qui considèrent que mettre quelque chose sur le net est le meilleur moyen de le protéger du temps – l’art numérique rencontre de gros problèmes de conservation, comme on sait.

  7. By Stéphane Deschamps on Jan 25, 2011

    Et encore, même le web n’est pas une garantie : un encodage « exotique » d’il y a 10 ans (Windows-1252), on n’est pas sûr de pouvoir le relire dans 15 ou 20 ans quand plus personne ne saura s’en servir (en imaginant même que Windows soit encore là). Cf. les documents Word pour DOS qui ne s’ouvrent plus sous Windows depuis des années, faute de convertisseurs.

    … mais je suis un pessimiste, sans doute.

  8. By Jean-no on Jan 25, 2011

    @Stéphane : c’est vrai mais tant qu’on est dans les formats libres, il existe des moyens, au pire on les invente. Par contre pour les formats dont on n’a pas les specs complètes,… En tout cas je ne me rappelle pas vraiment d’être tombé sur des sources d’incompatibilité véritables et impossibles à corriger sur le web.

  9. By Sylvie on Jan 25, 2011

    Est-ce que le problème ne vient pas de la terminologie ? On peut penser le livre numérique comme radicalement autre chose que le livre papier, et donc comme ne se substituant pas à lui. Il faudrait un autre nom que « livre ».
    Nous avons un projet de couplage des 2 supports : Vudutrain. Le contenu numérique est pensé dans un marque-page qui accompagne le livre papier.
    Je vais essayer d’en parler à la rencontre de l’Atelier Français : http://atelierfrancais.wordpress.com

  10. By Jean-no on Jan 26, 2011

    @Sylvie : j’ai l’impression que pas mal d’éditeurs envisagent sérieusement l’abandon des parutions sur support matériel. Bon tu me diras qu’un site web est déjà un contenu écrit qui n’existe pas sous forme imprimée.
    Je suis très curieux de voir ce « vu du train » qui me semble une particulièrement pertinent et neuf.
    @anonyme : je pense que les DRM sont extrêmement problématiques car leur gestion ne s’accompagne d’aucune obligation de suivi, leur existence nuit bien plus à tous les utilisateurs légitimes qu’aux éventuels utilisateurs non légitimes.

  11. By ­ on Jan 25, 2011

    Conclusions :
    – méfions nous d’apple,
    – privilégions les formats libres,
    – pour les livres numériques, comme pour les fichiers musicaux, les drm sont dangereux. Heureusement, certains sont là pour faire sauter ces verrous et garantir que le fichier vous appartient vraiment et qu’il n’est pas en simple location.

  12. By mrbbp on Jan 25, 2011

    JeanNo, préviens quand une réédition des travaux de JL Boissier compatibles osX, sort.
    J’ai le livre avec des extraits de ses anciens travaux et c’est un plaisir très frustrant que de ne voir qu’une « démo » de son oeuvre et de ne pouvoir en montrer qu’un extrait.
    Pour être juste un tout petit peu graphiste, la « mise en page » des fichiers epub est inexistante. ça n’est qu’un fichier xhtml… quid de la mise en forme ? et de la compo d’une page, si cette page est glissante… (mise en forme aussi affreuse qu’une page web… « justify »).
    La css3 apporte enfin (bientôt) le multi-colonage dans le web, alors que dans les logiciels de mise en forme papier, c’est là depuis le début (de ces logiciels).
    Est-ce que sous pretexte d’avoir un livre à pile, on va devoir subir le dictate du mauvais « oeil »… Quid de d’interlettrage, du quadratin, du quart de quadratin et autres curiosités issues des siècles d’imprimerie et qui n’existent plus dans le web.
    Quelqu’un a t il réussi à utiliser le super mega composant de texte dans Flash (techno propriétaire bientôt elle aussi obsolète).

    Juste deux mots de Flash, qui semblait encore pas si longtemps briller en société.
    Apple représente 80% de part de marcher des tablettes (un des supports du livre numérique).
    Saint SJ est entré en croisade contre Flash… Avec de telles parts de marcher et le nombre d’unités vendues (17 millions), il devient urgent de s’interroger sur l’intérêt de continuer à travailler avec cette techno, si on souhaite être présent sur le support tablette, qui reste en terme d’interaction, un objet multisexy.

    Director est mort, Flash ne sent pas bon… Avec quoi va t on pouvoir écrire de l’interaction bientôt ?

    Un livre à piles avec une couverture à 500 euros, ça fait cher non ?

  13. By Jean-no on Jan 26, 2011

    @mrbbp : pour une raison que j’ignore, ton commentaire était tombé dans les spams.
    Je suppose que la référence sur liseuse, ça va être pendant un temps le format pdf, même si certains e-readers ne le prennent pas : là au moins on maîtrise la mise en page. Pour Flash, Apple a fait marche arrière : toujours pas de player, mais au moins on peut créer du contenu iPhone/iPad avec Flash CS5 et le diffuser chez Apple. Mais c’est quand même incroyable de voir à quel point on manque de choix d’outils en multimédia interactif !

  14. By mrbbp on Jan 26, 2011

    @JeanNo: Tu as jeté un oeil au packager ?
    Il y a bcp de contraintes, sur les chargements de médias et entre autres avec les vidéos. Apple se gardant l’exclusivité de la dif de vidéos (avec DRM ou pas).

    Va-t-on devoir se mettre cocoachose et à l’objectiveC (ou ofw) pour jouer avec les iMachins. On repart 15 ans en arrière quand Director balbutiait et que l’interactivité se faisait en C. zut.

    L’alliance du papier et d’une surcouche interactive, ou de lecture augmentée et à explorer. Mais tant que le iMachin n’aura pas de caméra (prochaine itération sans doute) on ne peut pas utiliser les qr et autres symboles graphiques identifiables.
    Sur l’iphone (un 3G) le qr doit au moins faire 35 mm pour être correctement lu par la cam…
    Le Html5 et la balise vidéo est par contre pas trop mal intégrée dans le navigateur (si seulement une seule vidéo dans la page)

    [Je crois mon adresse ou l’url (ou les deux ensembles) sont considérés comme spam… vieille adresse mail :(]

  15. By Jean-no on Jan 26, 2011

    @mrbbp : cette fois tu n’es pas dans les spams. La création/diffusion d’applis pour iPhoneOS m’a l’air très contraignante. Le souci de contrôle d’Apple (et de plusieurs autres, dans une plus ou moins grande mesure : Amazon, Nintendo, Sony,…) est un vrai problème, ils préfèrent crever que ne pas avoir leur pourcentage et leur droit de veto sur tout.

  16. By Legrenier on Jan 26, 2011

    Encore une fois, je ne peux que saluer la finesse d’esprit et l’analyse du Dernier Blog. La naissance au forceps du livre numérique me laisse en effet perplexe sur de nombreux points, et je me découvre également des penchants réactionnaires qui m’amusent (dans les bons jours, je vieillis, j’ai le droit, merde).
    En tant que responsable éditorial d’une association professionnelle (http://www.adbs.fr/editions), nous allons très prochainement lancer un titre uniquement numérique. Je le formule ainsi car nous vendons depuis pas mal de temps des versions homothétiques d’ouvrages papier.
    Nous avons également consacré un dossier entier de notre revue à la question (http://bit.ly/clyvVv).
    De nombreuses questions apparaissent :
    – dans quelle mesure le public attend le livre numérique ?
    – y a-t-il un intérêt réel (au-delà du cercle universitaire) à emmener « tout Shakespeare dans sa poche » ?
    – OK pour publier des livres sans DRM (ce que nous allons faire) mais comment analyser, évaluer, le taux de copie de cet ouvrage ?
    – Doit-on le faire (après tout, on ne compte pas le nombre de photocopies effectuées sur nos ouvrages) ?
    – N’y a-t-il pas beaucoup de fantasmes autour de la forme du « vrai livre numérique » (j’entends beaucoup autour de moi : « pour que cela marche, il faut faire un vrai livre numérique et pas un bête PDF »)
    – Les débats autour des méchants éditeurs et leurs prix de vente exorbitants qui doivent absolument être réduit à peau de chagrin dans l’univers du numérique laissent-ils encore un peu de place au travail éditorial ?
    – Sans compter que lorsque je vois certaines initiatives récentes, je me demande si l’on ne s’approche pas d’un mode de commercialisation du livre au kilo, et là cela ne me branche que moyennement.
    Ce ne sont là que quelques questions que nous nous posons au quotidien (et que je compte développer dans mon propre blog, après tout ;-) )
    Olivier Roumieux

  17. By Bastien on Jan 27, 2011

    Si je pense aux livres papier que je verrais sans problème disparaître, il me vient immédiatement en tête les livres « événementiels » du type de ceux que les politiques pondent lorsque qu’ils tentent de se lancer dans une campagne. Ils encombrent les rayons des librairies le temps d’une campagne, sont souvent mal écrits en caractères très gros et disparaissent aussi rapidement qu’ils sont apparus.
    Un contenu si périssable me semblerait bien plus adapté sur un format numérique. Ces ouvrages laborieux seraient sans doute plus lus sous une forme numérique et gratuite. Cela éviterait un beau gâchis de papier aussi. En bref il y a des livres de toute sortes, certains aussi très périssables.
    Et pourtant c’est bien ceux qui sont le moins à même de disparaître tant ils servent surtout comme légitimation de son auteur et support à une campagne de promotion de soi sur les plateaux télévisés.

  18. By Jean-no on Jan 27, 2011

    @Bastien : On les voit plus sur les vide-greniers que les volumes de la Pléïade. Ceci dit ce sont aussi des documents historiques…

  19. By mrbbp on Jan 27, 2011

    @Bastien: ces livres servent-ils ?
    Ce n’est pas à moi de le juger.. et sur quel critère?
    On appelle cela la démocratie. La parole à tous, même aux médiocres (la preuve, je cause ;) )
    Malgré cela, ce sont ces livres cale-meubles qui continueront à sortir, parce …
    Les autres les petits tirages, passeront au numérique… sans doute et c’est cela de triste.
    La publication numérique ne réduira pas les coûts des éditeurs. 48 ou 52% pour les distributeurs et libraires… Apple est-il si gourmand en demandant 30% pour faire les deux?
    Qui sera le prochain intermédiaire qui rackettera ? Adobe avec inDesign et sa Adobe Digital Publishing Suite ?
    C’est sûr y a encore de la tune à prendre à ce qui publient, ce qui écrivent, créent, éditent… :(

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