Mes savants américains (2)
août 26th, 2010 Posted in Brève, Personnel
J’ai posté mon article un peu tard, hier, pressé de le terminer sans doute, et je m’aperçois que j’ai complètement oublié d’évoquer un pan de l’histoire de ce site : ses opportunités d’exploitation hors web.
Dans les heures qui ont suivi la publication de l’article d’Astrid Girardeau dans Libération, j’ai reçu un coup de téléphone urgent de la part d’une société de production liée à Canal+ qui me proposait rien moins que de lancer une mini-série télévisée dans la veine de Caméra Café ou de Kaamelott. Mon interlocuteur, qui semblait presque étonné que je n’aie pas déjà signé avec quelqu’un d’autre, avait une idée extrêmement précise de ce qu’il voulait faire et il m’a semblé que ça s’éloignait un peu de mon propre projet d’origine, mais l’expérience me tentait malgré tout. Après quelques échanges de coups de fils et d’e-mails, considérant les emplois du temps des uns et des autres, il a été décidé que nous nous rencontrerions à la rentrée.
J’ai évidemment annoncé glorieusement à tout mon voisinage que Scientists of America allait passer sur Canal+, rêvant pour ma part à yacht de cinquante mètres que je pourrais m’acheter, une fois devenu roi du pétrole.
Après quoi, je n’en ai plus jamais entendu parler.
Quelques jours plus tard, les éditions Alternatives — éditeur libertaire historique, à présent intégré au groupe Gallimard, connu notamment pour des ouvrages sur les modes de vie alternatifs, le graphisme et le graffiti — m’ont contacté dans le but de me commander un livre basé sur le principe de Scientists of America1. Je me suis très bien entendu avec la personne que j’ai rencontré, un des fondateurs de la maison d’édition si je ne dis pas de bêtises, mais tout en discutant, je me suis dit que nous n’avions pas vraiment le même livre en tête. Il aurait voulu un ouvrage canulardesque orienté vers les sciences naturelles, tandis que je voyais pour ma part un almanach à la façon des « manuels des castors juniors » de mon enfance, ce qui, apparemment, ne parlait qu’à moi.
Je me suis fait expliquer le principe des droits d’auteur, des avances sur recettes, du pourcentage que je pouvais espérer, etc. Nous nous sommes quittés sur une poignée de mains virile, j’avais quelques mois pour fournir un manuscrit. Je me suis empressé d’annoncer au monde entier que mon livre sortait pour Noël.
Après quoi ni moi, ni les éditions Alternatives ne nous sommes donné signe de vie.
- Alternatives m’avait déjà embauché sans le savoir puisque j’avais autorisé les auteurs de In situ : Un panorama de l’art urbain de 1975 à nos jours
(2005) à utiliser une dizaines de photos que j’avais prises au début des années 1980. [↩]
18 Responses to “Mes savants américains (2)”
By jyrille on Août 26, 2010
Aaaah les Castors Juniors ! J’en avais un almanach (orange) que je chérissais mais je crois bien qu’il a disparu. Quel idiot si c’est moi qui l’ai revendu… Je ne trouve même pas d’image sur la toile…
By Tom Roud on Août 27, 2010
Ah oui, les castors juniors ! A quand une réédition !
(je suis impressionné par toutes ces sollicitations …)
By Jean-no on Août 27, 2010
On me propose souvent des débuts de trucs intéressants, mais ça n’aboutit pas souvent, notamment par ma faute.
By Stéphane Deschamps on Août 27, 2010
Bon bin on est quatre à se rappeler les Castors Juniors. Ils étaient chers pour l’époque, ces manuels, non ?
By Jean-no on Août 28, 2010
@Stéphane : chers, peut-être, mais assez bien diffusés je pense.
@Pierre : triste ? Mais quoi donc ?
By jyrille on Août 27, 2010
En tout cas, je suis pour ces déclinaisons. J’espère que ça aboutira un jour.
By pierre on Août 27, 2010
C’est seulement bien triste.
By pierre on Août 28, 2010
C’est cela le fond du problème, tu ne comprends pas en quoi c’est triste. Et tu n’as pas les moyens d’avoir un début de doute.
By Jean-no on Août 28, 2010
@Pierre : je ne sais pas ce qu’il y a à comprendre, mais puisque apparemment j’en suis cognitivement incapable, je m’épargne apparemment une certaine peine. Alors quoi, c’est le retour de l’imprécateur Marc/Pierre/whatever… ?
By pierre on Août 28, 2010
Pour toi, les mots sont une fin en soit. C’est ton petit confort. Cela aussi est bien triste.
By Jean-no on Août 28, 2010
Par contre toi tu n’as jamais peur de lancer des conversations qui ne peuvent mener nulle part.
By pierre on Août 28, 2010
Et scientist of américa , cela même à quoi? T’es tu posé la question?
By Jean-no on Août 28, 2010
@Pierre : il n’y avait pas de business plan derrière Scientists of America, si c’est ta question, et il y en a encore moins maintenant. Je me suis fait plaisir et je suis sûr d’avoir donné du plaisir à une partie du public, ça me semble d’un rapport très honorable.
By Francois Boyer on Août 28, 2010
C’est l’occasion de te féliciter pour « Scientists of America ». Plébiscité par Astrid justement à la terrasse d’un café il y a quelques années, je l’ai dévoré régulièrement. Cela me remémorai justement les différents manuels des Castors Juniors, mais aussi, « Les histoires de l’oncle Paul » que je trouvais dans Spirou. L’on trouvais aussi des rubriques de ce genre (la science expliqué aux enfants), dans le journal de Mickey. Sans compter certains ouvrage datés de la fin des années 60, début 70, que je trouvais à la bibliothèque et qui était des compilations d’articles, de nouvelles, de reportages à destination des jeunes ados. J’ai malheureusement oublié le titre…
Merci donc pour ce gentil pastiche.
@Pierre – Je n’ai pas non plus compris tes remarques…
By pierre on Août 28, 2010
Je ne parle de fric. Tu ne peux voir que cela pour ta dialectique? je parlais de valeur, de conscience, de moralité.
By Jean-no on Août 28, 2010
Je pense que mon premier article sur le sujet détaille assez clairement mon positionnement. Je n’ai pas de difficultés particulières à défendre ce travail d’un point de vue moral.
By pierre on Août 28, 2010
Je ne doute pas que tu ais les mots pour le défendre. Salut.
By Jean-no on Août 28, 2010
@Pierre : eh bien salut…