Profitez-en, après celui là c'est fini

Une performance de Marie-Ange Guilleminot

avril 3rd, 2010 Posted in Cimaises

Marie-Ange Guilleminot a participé à l’exposition Animal de bibliothèque, qui dure jusqu’au 9 avril, à la Bibliothèque de l’Union centrale des Arts décoratifs.
Cette exposition minuscule, précieuse et féérique en forme de cabinet de curiosités, explore le thème de l’animalité.

Hier, 1er avril, entre dix-neuf et vingt-et-une heures, Marie-Ange a effectué une performance au cours de laquelle elle a fait la démonstration de plusieurs de ses œuvres : le Chapeau-vie, le paravent, la montre Hiroshima, l’oursin et d’autres.

Je ne sais pas si l’œuvre de Marie-Ange Guilleminot est faite pour être exposée seule.
Les gestes de l’artiste et la participation du public me semblent presque toujours indispensables pour donner un sens aux objets.
Dans cette performance, le public a exploré la bibliothèque en progressant de table en table et en découvrant chaque fois une autre réalisation.

Le Chapeau-vie, sculpture, vêtement, protection, cachette,…
Le premier Chapeau-vie a été confié à Hans-Ulrich Obrist, dont des lettres ont été lues pendant la performance.

Un peu mannequin de mode, un peu prestidigitatrice, un peu prêtresse et un peu experte en topologie, Marie-Ange Guilleminot montre ici comment elle transforme un collant en un élégant sac à dos très fonctionnel.

Les pliages, les nœuds, la dentelle ou les sculptures en tissu de Marie-Ange Guilleminot s’inspirent souvent de formes aquatiques mi-géométriques, mi-organiques : oursins, cauris, méduses, nautiles.

Le public participe à la performance en apprenant à réaliser des grues en origami (tsuru).

Après le passage de la bombe atomique « Little Boy » à Hiroshima, de nombreuses montres ou horloges blanchies par le feu atomique ont été retrouvées qui indiquaient l’heure de l’explosion : huit heures et quinze ou seize minutes. La montre Hiroshima, de Marie-Ange Guilleminot, est blanche, ses aiguilles sont blanches, mais une heure y est présente en permanence : celle de l’explosion. Chaque jour, à cette même heure, les aiguilles recouvrent l’heure commémorative, la montre devient donc totalement blanche.

  1. 4 Responses to “Une performance de Marie-Ange Guilleminot”

  2. By Yoann Moreau on Avr 3, 2010

    Si je comprends bien, cette exposition « en présence » (plus que « performance ») rejoint ce que M-A. G. décrit quand elle portait la robe blanche de sa Hiroshima Collection (cf http://www.scribd.com/doc/3030594/Entre-Eros-et-thanatos). Cela génère une forme particulière d’altérité et donc de relation (?).
    Par contre, plus pragmatiquement, je n’ai pas très bien compris le fonctionnement de la montre : indique t-elle toujours la même heure, devient t-elle blanche quand les aiguilles indiquent cette heure ?
    Le travail de fond, « inventer des rituels qui positivent le monde » (dixit le txt cité en lien plus haut) semble une belle perspective dans le traitement des catastrophes, en ce sens, votre billet élogieux donne envie, merci !

  3. By Jean-no on Avr 3, 2010

    Je ne sais pas pourquoi j’ai du mal à décrire l’objet ;-)
    Bon alors les aiguilles sont blanches et le reste de la montre est intégralement blanc à l’exception du fond (je ne sais pas si c’est le terme technique) où est dessiné en noir l’heure 8:15. Et lorsqu’il est cette heure là, les aiguilles (blanches) recouvrent le dessin (noir) et donc l’ensemble est absolument blanc. En regardant vite on a une montre qui indique 8:15 à tous les instants excepté à 8:15 où elle n’indique plus rien. Ma photo est un peu ratée, la lumière montre trop les aiguilles blanches.
    Terrible cet article qui utilise le verbe « positiver », inventé par la marque Carrefour :-)
    En tout cas le travail de M.-A. G. est très délicat, très cohérent, très beau, notamment dans la démonstration et les rituels, même si certains objets (comme la montre Hiroshima justement) fonctionnent très bien tout seuls.

  4. By Yoann Moreau on Avr 5, 2010

    Merci pour la précision sur la montre j’ai compris maintenant ! Je trouve l’idée très efficace quand on pense aussi à ces fameuses ombres provoquées par le flash de la bombe. Non seulement les aiguilles étaient arrêtées sur l’heure de l’explosion, mais leurs ombres étaient « photographiées » sur le cadran.

  1. 1 Trackback(s)

  2. Avr 7, 2010: Performance de Marie-Ange Guilleminot « La boîte aux docs

Postez un commentaire


Veuillez noter que l'auteur de ce blog s'autorise à modifier vos commentaires afin d'améliorer leur mise en forme (liens, orthographe) si cela est nécessaire.
En ajoutant un commentaire à cette page, vous acceptez implicitement que celui-ci soit diffusé non seulement ici-même mais aussi sous une autre forme, électronique ou imprimée par exemple.